Alors que la France n’a jamais embrassé les réformes éhontées du marché libre du thatchérisme et a même « une certaine tradition de contestation du néolibéralisme et du capitalisme en général » (p. 7), Amable montre que la classe politique française est depuis longtemps engagée dans des réformes « du côté de l’offre ». C’est-à-dire qu’elle tente d’accroître la rentabilité des employeurs dans l’espoir qu’ils investissent, embauchent et, au bout du compte, stimulent la croissance. Ces réformes ont engendré des clivages sociaux et des réalignements politiques. Dans les années 2010, Amable soutient que la France est entrée dans une crise systémique dans laquelle la classe politique n’a aucune stratégie viable pour résoudre les problèmes sociaux et économiques existants.
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Le livre d’Amable démystifie avec brio le modèle français et met la situation actuelle en perspective. Malgré sa réputation, la France est depuis longtemps un défenseur de la politique de l’offre. Et si le livre est évidemment centré sur un seul pays, sa thèse selon laquelle les partis de gauche ont joué un rôle essentiel dans la promotion du néolibéralisme s’applique au moins aux États-Unis, au Royaume-Uni, à l’Allemagne et à la Suède. La France peut donc avoir quelque chose à nous dire sur des tendances historiques plus larges. En ce sens, si la France est un modèle de néolibéralisme et, plus tard, de crise politique, la question est maintenant de savoir si la dernière vague de protestation deviendra un modèle pour s’y opposer.
https://laviedesidees.fr/Bruno-Amable...istible-ascension-neoliberalisme.html
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